directeur de l’agence de l’eau Adour Garonne

Monsieur Guillaume Choisy,

Comme je vous l’ai écrit à plusieurs reprises depuis plusieurs années, le rapport Acclima Terra et la feuille de route Néo Terra, publiés par le président de Région, Mr Alain Rousset, sont tellement faux qu’ils en sont dangereux pour la population mais aussi pour l’environnement.

le feu est toujours hors de contrôle et ça peut encore se généraliser … Aucune pluie en vue ! Nous sommes entrés dans une spirale infernale : plus il fait sec moins il y aura de pluie et plus il va faire chaud ! Si nous avions des réserves d’eau nous aurions de quoi baisser les températures pour éviter que ça brule … Les symptômes climatiques que nous subissons actuellement (inondations sécheresses canicules sont les conséquences directes de la disparition de la couverture végétale des continents : déforestation ! Il faut 30 ans pour qu’un arbre soit opérationnel, en attendant il faut végétaliser donc arroser !

Depuis plus de 30 ans l’ONF fait planter des pins et des sapins en plaine qui finissent par bruler tous les étés pour une raison très simple : les conifères « transpirent » DEUX fois moins que les feuillus donc évacuent DEUX fois moins de chaleur et provoquent DEUX fois moins de pluie… On se retrouve avec des forêts chaudes et sèches qui ne demande qu’à bruler … La quantité d’eau qu’on utilise pour éteindre les feux correspond à celle qu’il faudrait pour que l’environnement soit VERT et ne brule pas …Interdire d’arroser l’été c’est une FOLIE qui aggrave le phénomène, plus c’est sec plus c’est chaud et mieux ça brule ! un arbre adulte évapore entre 300 et 500 litres d’eau par jour ce qui fait de lui le champion du climat, il évacue 60% de la chaleur du soleil, si on veut sauver la planète il faut que nos campagnes soient des océans de verdures vivantes et pas des déserts de végétations mortes ! Aucun champ irrigué ne peut évaporer plus d’eau qu’une forêt de feuillus. La nature vivante est à bilan positif : 2 litres évaporés dans les terres provoquent 3 litres de pluies (dont 1 litre d’évaporation en mer) cf nouvelle représentation du cycle de l’eau publié par l’IRSTEA (maintenant INRAE) en 2018. Il n’y a pas d’eau dans les déserts parce qu’il ne pleut pas, il ne pleut pas dans les déserts parce qu’il n’y a pas d’eau, seule une couverture végétale vivante toute l’année (permaculture) et en priorité l’été peut mettre un terme à cette spirale infernale de la désertification ! Les haies sont nécessaires mais nettement insuffisante, mais une haie dans un champ sec l’été c’est une goutte dans le désert, un arbre en stress hydrique n’a strictement aucun intérêt pour le climat et finit toujours par mourir.

Avec l’eau on gère un cycle pas une quantité, l’eau n’est pas consommée mais utilisée, elle est recyclable à l’infini et la seule façon de perdre de l’eau douce c’est de la jeter en mer via les rivières. À l’échelle de la Nouvelle Aquitaine, Il suffit de 20mm de pluie pour couvrir les besoins d’une année irrigation comprise. oui l’agriculture représente 48% des prélèvements mais c’est seulement 2% de la ressource. 20mm de pluie c’est la hauteur de précipitations que chaque continent devrait retenir pour faire baisser le niveau des mers de 1cm … Quel pays ne révérait pas de garder 20mm de pluie pour ne plus avoir d’inondation, de sécheresse et de canicule ?

tout ce massacre part d’un petit détail qui passe totalement inaperçu : les rejets urbains ! Véolia n’a jamais recyclé l’eau et n’a jamais nettoyé l’eau … on a vidé les bassins versants parce qu’il fallait toujours plus d’eau dans les rivières pour diluer toujours plus de polluants : tout est dit par Mr Henri Sabarot, référent eau pour la nouvelle aquitaine, à la minute 12 sur cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Q2Sp93-rom4

Les rejets urbains en Nouvelle aquitaine (pluies et eaux usées) représente un volume dépassant les 5 milliards de m3, soit 3 fois la consommation totale de la région (irrigation comprise) ou 10 fois les prélèvements agricoles dans les nappes phréatiques l’été, une simple mise aux normes des villes permettrait d’irriguer la totalité de la surface agricole utile de la région sans prélever une seule goutte dans les nappes, irriguer signifie maintenir en vie … un sol sec c’est un sol mort ! Quand c’est Vert c’est vivant c’est 20°c de moins et ça ne brule pas, les feux laisseront place à des déserts avec exactement 0% de biodiversité …

Dans le Colloque « Micropolluants dans l’eau, un enjeu pour le vivant » du 11 juillet 2022, vous avez oublié de dire que la pollution des rivières par les rejets urbains existent depuis le début des assainissement collectifs, un détournement massif et illégal puisque contraire au code de l’environnement qui peut se résumer ainsi : aucun rejet en rivière pour ne pas polluer et ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques. La pollution et le risque de contamination ont toujours existé (métaux lourds, microplastiques, médicaments, hormones,etc…), si on ne les trouvait pas c’est qu’on ne les cherchait pas ou qu’on ne diffusait pas les analyses.

le Lac de Caussade, réserve collinaire, va maintenant servir de référence en matière de gestion globale de l’eau alors qu’il été violemment attaqué par les « environnementalistes » (le premier jugement a infligé 1 an de prison ferme … ) : https://www.youtube.com/watch?v=H_T0jdK8aDs

Un bassin versant se vide uniquement par sa rivière, il est alimenté par les pluies et les pluies sont provoquées par la couverture végétale, plus on augmente la densité végétale plus on a d’eau et moins on a chaud (60% de l’énergie solaire reçue par les sols est évacuée par l’évaporation de l’eau).
Notre référence mondiale en termes de climat d’eau et de biodiversité c’est la forêt de feuillus … à l’opposé on trouve les villes qui sont pires que des déserts de sable ! Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations (La Sèvre Niortaise est à 75% alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% …) ce qui provoque des inondations ET un assèchement mathématique des bassins hydrologiques. Inondation c’est quand l’eau part trop vite, sécheresse c’est quand elle est partie trop vite… Avec 10% du volume des inondations on ne parlerait plus de sécheresse.

Le Québec a mis en place des méthodes de recyclages des eaux usées plus simples et plus performantes dans des champs de biomasse avec des saules, aucune pollution des milieux aquatiques, végétalisation et production d’énergie (biomasse) : un cycle vertueux et sans risque de contamination des productions agricoles. Les saules développent des bactéries autour des racines qui dépolluent chimiquement l’eau.

https://l-express.ca/pollution-saules/

L’agriculture de conservation des sols c’est aussi l’agriculture de conservation de l’eau, du climat et de la biodiversité. Un pays sans eau c’est un désert, une agriculture sans eau c’est la famine, pas de biodiversité sans eau et pas de climat sans eau, c’est l’urgence climatique qui nous impose de réguler le débit des rivières pour ne plus inonder et avoir de l’eau l’été.

https://www.caracterres.fr/le-probleme-de-leau-nest-pas-un-probleme-agricole

https://www.mediaterre.org/actu,20210106085019,1.html

https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/courrier-des-lecteurs/secheresse-en-ete-et-inondations-en-hiver-6961739

https://www.coordinationrurale.fr/le-bon-sens-de-notre-ministre/

https://www.lemouvrural.fr/fr/environnement/70-eau/625-les-rivieres-ne-coulent-pas-dans-les-deserts-la-secheresse-2021-a-deja-commence-et-comme-tous-les-ans-depuis-20-ans-elle-sera-pire-que-la-precedente

https://www.ouest-france.fr/medias/ouest-france/courrier-des-lecteurs/secheresse-et-dereglement-climatique-8a9e8ea1-4fa0-420f-8633-8ffd27dbc189

L’eau est un bien commun qu’il faut se partager quand il pleut en faisant TOUS des réserves (particuliers, villes, industriels et agriculteurs) . Donc contrairement aux idées reçues ce sont les excès d’eau qu’il faut gérer intelligemment pour ne pas inonder l’hiver et ne pas en manquer l’été !